jeudi 10 août 2017

écrits épars, écris et pars


En faisant la file au Archambault, un présentoir avec le livre d'un jeune comptable dans le vent(!), un brin moralisateur : "En as-tu vraiment besoin?" Quel bizarre placement de produit. Dans ma main, les Poésies de Mallarmé, mets-en que j'en ai besoin!

O, reason not the need! Our basest beggars
Are in the poorest thing superfluous. 
Allow not nature more than nature needs, 
Man's life is cheap as beast's.
                                                               - King Lear, II, II

L'humain s'entoure de superflu, c'est ce qui le distingue de la bête.

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La musique est une vibration du vide, de l'air déplacé, une force de l'invisible.

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Au bar un jeune homme me fait signe : "Scuse, t'es-tu en train de lire Gaston Miron?" Je lui montre le bouquin : Glenn Gould piano solo, de Michel Schneider. "Mais ça peut se ressembler à quelque part, que je lui réponds, ce sont deux chercheurs d'Absolu."


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défait des idées
je me soumets aux sens
ils forment des images

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Joyce a commencé
son histoire du monde
en brouillons d'un baiser

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quatre dimensions
le passé le présent
le futur et l'absence

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"En poésie, chaque mot est une page." - Éric Bourbonnais

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Une fille d'Edmonton avec un français cassé craquant. Une artiste qui fait des dessins abstraits tellement magnifiques qu'on pourrait s'y perdre ou s'y trouver, c'est selon. Sur son poignet un tatouage, que Walt aurait sûrement approuvé : We are infinite. J'en doute pas une seconde en ce qui la concerne.

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"L'invention de Glenn Gould, ce qu'il me dit? Que l'art n'est qu'un souvenir que Dieu aurait laissé avant de s'en aller."  

                                        - Michel Schneider, Glenn Gould piano solo

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Son départ un peu comme un écho qui dure... un peu comme une fugue continue...















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