mercredi 19 juillet 2017

crépuscule grissombre sur la ville
aucune orée d'arbres aux mille repos
aucun abri
qu'une jungle de buildings de béton
désuet de ciment de phares désertés
qui tracent des esquisses
en frontispice d'un ciel incertain
on auréole le lieu de reflets verts
pour lui donner davantage d'artifice

raz-de-marée d'humains indifférés foule
monstre où tous s'avalent avant la métamorphose
mais où ressortent parfois
des corps perlés de lumière bronze
mais ça reste un dithyrambe de décadence prude
les abandons ne sont pas complets
la transe n'est pas totale

plus tard dans les embruns troubles de la nuit
des brouillards d'ombres multicolores
suis entré pas confiant mais incandescent
dans l'antre hostile presque profane
fauve dans la faune
aucunement en manque de proie
parce que conquérant déjà
une blessure comme seul secret bien gardé
une plaie où puiser une volonté de faire
il ne faut pas chercher la faille dans l'armure
il faut trouver l'armure dans la faille

encore une fois tout brûle
mille mots et images distillés en point de fuite
ivresse fusant veines et vaisseaux
les vases débordent
le coeur peine à contenir tout ce qu'il y a de beau
ce mot de Nietzsche

"Non! là il nous est trop difficile de vivre : que pouvons-nous au fait d'être nés pour l'air pur, nous autres émules du rayon de lumière, qui aimerions de préférence chevaucher une parcelle d'éther, semblables à lui, mais en sens opposé, courant vers le soleil! Voilà qui est impossible: - faisons donc ce que nous pouvons : portons à la terre la lumière, soyons la "lumière de la terre"! C'est pour cela que nous sommes ailés, rapides et sévères, c'est à cause de cela que nous sommes virils, même terribles, semblables au feu. Que ceux-là nous craignent, qui ne savent se réchauffer ni s'éclairer auprès du feu que nous sommes!"

il faut désamorcer Prométhée
pourquoi voler aux dieux ce que nous avons déjà en nous?
il faut créer l'oeuvre par le désir même de l'oeuvre

finir la soirée à gueuler des haïkus
dans le confort de l'épuisement
toute gloire dépensée
en n'ayant comme auditoire que les oreilles de la nuit
dans l'ombre a brillé un peu de poésie

je n'ai partagé mon secret qu'au jour naissant
dans tes horizons souviens-toi de toutes mes passions

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