mardi 13 juin 2017

heure bleue en parc La Fontaine
échangerais mon cerveau avec n'importe qui
cinq minutes juste pour voir
à part peut-être avec la fille là-bas
qui fait les mêmes trois accords sur sa guitare
la do sol depuis dix minutes
quand la répétition est aliénante
c'est peut-être une lésée du préfrontal
un couple à côté
cinq minutes seulement
juste pour comparer le poids de leur amour
juste pour voir ce que le monde voit

Where is my mind des Pixies joue su' repeat
(l'autocorrecteur me propose "quête" au lieu de "where"
ça fait quasiment du sens)
ma tête est partout
couchée sur l'herbe fraîche
perdue dans le ciel en face
noyée dans l'étang en bas
le présent en train de m'envoyer sa flèche direct dans l'oeil
le temps verse son enfance sur l'espace

l'eau bouge toujours en peu
et permet de faire le plein de calme
avant le concert des cordes dissonantes
avant distorsion mur de son et orage électrique des guitares
crinquées à fond
à prévoir sans faute plus tard au show des Dales

arrivé dans le ventre-ville
du monde à plus finir d'exister
grouille tout autour
weekend de F1 oblige
des guedailles asiatiques en face de moi
sont venues poser
et exposer leur silicone vulgaire
les silhouettes se fanent en des amas de vers

serai seul en foule pendant un bon moment
m'enivrant de fougue et de foudre illusoire
jusqu'à une apparition improbable
ce qu'on appelle un heureux hasard
elle ne m'a pas vu la voir
sa robe est passée auréolée
d'une couronne dans son sillage
cheveux d'ébène dans la découpe de la nuit
de jais brillant des yeux chantent l'encre du soir
charme d'un sourire de feu félin de bronze
aux déhanchements méthodiques
comme un pont entre deux mondes
une conjonction de beauté pure
Where is my mind? je sais pu
elle a oublié son visage dans ma tête

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