vendredi 24 mars 2017

regarder la neige
fondre à vue d'oeil comme tout
le reste du jour
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L'hiver s'est terminé en cul-de-sac. Et de sacres. Je ramasse mes miettes et me rapièce. Écrire, c'est mettre du vide sur du blanc, superposer des couches de non-dits, surexposer le néant. Pour noircir du papier, rien n'égale le feu. Le printemps naît dans la brume. Dans un rythme gris puis glacial puis lourd de neige suicidée. Avalanche et déferlement de distorsions métalliques. All we love we leave behind de Converge joue trop fort et déchire absolument tout sur son passage dans mes oreilles et ma tête déjà fendues. Blessures neuves, presque saines. La catharsis s'opère, évolue. Patiente. En arrière-fond, le métro gronde creux lourd et rapide et m'avale dans les artères souterraines de la ville. Je passe sous les murs. Je cherche la beauté enfouie là où elle n'est pas supposée être. Les tensions se relâchent dans le confort du labyrinthe, dans l'absolu de l'errance. Sentiment d'avoir été creusé par un fjord... Je continue, obstinément, de construire qui je suis.

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