dimanche 26 mars 2017

"Nous sommes le chemin que nous parcourons. Nous possédons le terrain que nous avons gagné ensemble. L'humanisme n'exclut pas la bataille, l'éducation ne nous dispense pas de l'engagement d'être humains. Les diplômes ne font pas de la magie. D'ailleurs, rien n'est pire qu'un crétin diplômé d'une grande école. Car, à la fin des cours, envers l'absurdité et contre la bêtise, il faut malgré tout créer, aimer, endurer, sourire à la vie, et si possible apprendre à sourire à la mort, aussi. Nous sommes des combattants, il faut affronter le désespoir de toutes les causes. En cela, point de passe-droit."

- Serge Bouchard, Les yeux tristes de mon camion

1 commentaire:

  1. Toujours dans le même immense bouquin, l'amour selon un mammouth laineux :

    "L'affaire se résume au mouvement d'avancer, pour le meilleur et pour le pire. Et bien sûr, tout au long du chemin d'exister, l'amour constitue le plus grand des problèmes. Être est déjà difficile, être en amour est franchement risqué. Quand il nous abandonne, cela crève le coeur. Mais quand il nous habite, il nous le crève aussi : comment tout cela va-t-il finir, quand allons-nous le perdre? Arriverons-nous au port? Nous restera-t-il assez de temps? En face de pareilles angoisses, on se demande toujours s'il ne serait pas préférable de s'abstenir, si nous ne serions pas mieux aviser de ne jamais aimer, de n'aimer personne et de n'être aimés de personne. Sans amour, on ne s'inquiète de rien, on évite les peines profondes, les blessures et les arrachements. Mais y a-t-il vraiment un bénéfice dans le détachement absolu? Je crois que non. La vraie liberté est affaire de solitude et nous ne sommes pas faits pour être seuls. Peut-être ne sommes-nous pas faits pour la liberté. Car, qu'on se le dise, cela n'existe pas, l'amour libre. Nous sommes des êtres si attachants, si attachés, que nous finissons par tenir à nos liens comme à la prunelle de nos yeux.
    [...]
    L'amour atteint des sommets lorsque, au beau milieu de nulle part, il bouche des trous et aplanit des crevasses, lorsqu'il répare et s'attaque au grand débosselage de l'âme."

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