dimanche 12 mars 2017

Le pub est plein à craquer de gens éreintés d'leur semaine. Suis seul en attendant l'autre. Partout autour les voix font polyphonie inaudible. Partout autour les détails perdus de vies insoupçonnées. Chaos en ébullition, la marmite déborde en ce vendredi soir d'hiver qui n'a pas dit son dernier mot. Échos beats de Howl qui devrait être clamé au complet sur le champ Holy my mother in the insane asylum / Holy the cocks of the grandfathers in Kansas! Ginsberg you beautifulfool! Partout autour les névroses noyées dans les pintes, les hystéries individuelles refoulées dans l'ivresse collective, l'alcool peint sur les visages les effluves de baises torrides à venir, sanctuaires des naufrages et des abandons où l'on est soi-même dans notre nudité spectrale. Et trace les pattes de mouches, les griffes des insectes de l'esprit sur le papier déshydraté d'encre. Partout autour la mécanique des alcools s'opère dans l'insouciance bien méritée. Partout autour les murs traversés par le froid. Partout autour personne n'attend sauf moi. Pops du Pit, haïkus imparfaits, glanés ici et là, partout autour 

Chaos is nourishing
they drown pints
with unheard prayers

***

Les verres lascifs
révèlent les avances et
les regrets de l'aube

***

There was no room
but our table
my soul's trap

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire