lundi 17 octobre 2016

autoportrait du doute?

Et si j'étais le seul à voir ce que je vois comme je le vois? Bien sûr que personne ne voit de la même façon, mais ça ne me suffit pas. Pourquoi je m'imagine le vent comme l'écho de chants anciens, proscrits, prières hérétiques, poussé par une force encore plus ancienne? Les couleurs et les formes que le temps et l'espace trace sont autant d'énigmes à déchiffrer. Divers reliefs et détails que je crois comprendre, pensant très naïvement être le seul à les comprendre. Parce que je persiste à voir dans l'immuable un perpétuel mouvement - l'immobilité n'existe pas, même dans les ténèbres les plus stoïques, la mue de monstres impossibles s'opère, et même les photographies, les statues et les temples nous hurlent toute la poésie du silence. Une grande faux métaphorique frôle puis s'enfonce dans la plaie, ces ruptures du chaos que je cautérise avec le feu de l'encre. Je fouille en moi et ne trouve que ce qui me dépasse, écartelé, contredit, entre deux absolus. Je tangue sur le fil au-dessus d'un précipice impitoyable qui me toise de loin. Paradoxal, j'observe à la croisée des dimensions abstraite et concrète un chemin qui me refuse et se voile. Mais je ne reste pas immobile, ma pensée court sur ces détours et je ressens une liberté hybride en mutation se réveiller, cette idée qui m'obsède, ce sentiment qu'elle ne mourra qu'avec moi pour, peut-être, mieux naître ensuite.

1 commentaire: