vendredi 1 avril 2016

soliloque abscons

à chaque fois que je termine un rush de correction je m'enfonce et me perds complètement dans la lecture huit livres en quatorze jour c'est beaucoup trop saturée ma tête est trop pleine de déchirements de pensées de délire flamboyant de mots et d'images impossibles et hallucinés

un rêve québécois est en fait un cauchemar sublimant une violence inouïe réactionnaire d'un peuple qui refuse d'en être un                                                    à la dérive

satan belhumeur jouissif délire d'amours interdites et décadentes sous le signe du puissant rhino ferronnesque franc-maçon d'une politique absurde trouée de lumière dans les sombres soixante-dix

et après Nietzsche est revenu par la bande ouvrir les plaies encore vivaces pour y jeter sa poix brûlante le supplice du lucide ce pari nietzschéen que je relève depuis longtemps où ma vie n'était que solitude dans un piètre pastiche du crucifié nomade ou du poète aux semelles de vent

exiles érodés par des souffles inconstants entre chicoutimi et montréal combien de temps passé loin de la pierre inébranlable de mes origines je suis exilé en mon propre pas-de-pays à chaque fois près de l'étouffement

peu importe on revient toujours toujours à Nietzsche à la fois magma marteau et dynamite et l'air est étrangement moins amer sous son soleil moins vicié malgré le bourbier urbain de la fange malodorante

je sens le fil de la colère se tendre et j'ai peur qu'il rompe l'homme révolté que de colère maîtrisée c'est probablement un de ses plus grands mérites j'ai peur que ça me rende fou
                                                                                embracing chaos

je marche dans les rues déracinées dans la gueule ouverte du granit je m'ennuie de l'authenticité des souches 

j'entends encore l'écho de sa démarche autoritaire chaque coup de talons sur mes tympans reine sans sceptre illuminant le soleil lançant un rayon sur le barbelé du suicidé

couché dans le sommeil de gravats et de ruines qui percent et raflent la peau un champ de cailloux dans le soulier de l'âme

dehors les voitures filent inconnues jusqu'au bout de nulle part phosphènes des gyrophares qui coulent et tachent le soir comme une peinture gazeuse couché mes livres à mon chevet je me demande qui de moi ou du conducteur fantôme va le plus loin

douloureux prolongement de l'espoir attendre dans le faisceau blanc du sablier vide l'adéquation de tous les prismes de l'amour

nous pouvons construire de nouveaux artéfacts orfèvrerie des reliques mais les automates mobiles passent dans leur ignorance indifférente dans le confort de l'engrenage imparfait 

au bout de la nuit c'est un océan d'or noir qui brûle et l'homme observe béat ce ballet de flammes traçant de sombres desseins je vois les yeux en larmes le coeur d'une forêt explosé 

je dois faire table rase

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