dimanche 3 août 2014

temps du soir

- salir comme j'ai jamais rien sali, par saccades, par rythmiques lourdes - juste des déjections de mots, de verbes et de phrases glanés sur les redondantes distorsions de mes écoutes - dans le milieu et le mitan du temps - laisser quelque chose sans se soucier de l'erreur et de l'échec, cette formidable et féconde erreur, ce formidable et glorieux échec - et dans les corridors, les horizons du soir, dans les amas de cendres, ce sont leurs images qui composent les parois de mon cerveau, qui composent ce papier - tous mes souvenirs couplés à mes émotions dans un dégoulinant portrait, un patchwork, une jactance à la pollock, mes fureurs agglutinées en longues coulisses de sueurs graves, ça suinte encore et toujours dans les caniveaux de mon âme qui ne sait pas contenir la colère qui bout, qui ébulitionne et ébouillante mes espoirs, ma confiance, ma profonde illusion éthylique - que crache sur moi cette nuit étouffée de nuages qui masquent grossiers les étoiles, les reflets du jour qui s'essoufflent en spasmes et qui toussent, en myriades de gravures pointillistes de luminescence - j'attends encore la profonde confession du monde, j'espère construire sur les gravats invisibles des tombes, des ténébreuses tombes, de nouveaux chants, de nouveaux choeurs qui battent l'air ambiant, l'atmosphère pesant des pressants phosphènes, des lumières et des phares fatigués et pâles - les routes convergeant dans le ventre du vent - chante encore l'impossible, chante les relents du rêve inabouti d'une humanité adulescente - le souffle pétris, pris dans l'obscur voile, tombe dans les puissants champs de nos magnétismes éreintés - j'entends les rires et les iris éclorent dans un mouvement de joie qui célèbre, malgré tout, par-devers, la vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire