mercredi 18 décembre 2013

Does nobody understand?

Sont les derniers mots de James Joyce avant de mourir. Tout est là. Dans les dix-sept dernières années de sa vie, Joyce a travaillé à écrire le roman total de la globalité totale. Le livre spiral et babylonien de l'incommunicabilité des hommes et des âges. Le livre du passé, du présent et du futur. Abolir les limites de l'espace, chercher de nouveaux univers, s'extirper du temps, du sablier de la mort où s'égrainent les cendres d'encre d'une vie qui glissent entre les doigts, comme le sable de l'instant, s'écorcher la pensée sous le joug du mystère, se nourrir d'énigmes, accepter le langage du rêve comme alternative et abandonner ses sens aux possibilités de l'équation et aux avatars de la compréhension. L'impression que ces dix-sept années passent dans l'instantanéité d'une seconde, dans le clignotement de la vision prophétique, et la constatation que personne ne lit. Dix-sept ans réduits à notre indifférence ne sachant rendre hommage aux proportions de l'éternel.

Je regarde les étoiles dans le ciel et voit les différents spectres des mots, la constellation se construit dans l'architecture du regard, dans l'édifice de la pensée, et dans notre incompréhension, nous mesurons toute l'étendue de cette tragique solitude.

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