jeudi 1 novembre 2012

Comme une odeur de feuilles mortes

Une file longue de deux autobus m'a fait rebrousser chemin pour me diriger vers le parc. Le soleil se couchait à gauche en avant, je ne voyais que les dernières dorures des rayons frôler la cime des arbres dénudés. Le sol et le sentier étaient complètement recouverts de feuilles mortes, on aurait dit des flocons pastels craquant sous chaque pas, des corps fragiles ramassées en bruissements et frémissements. Il avait plu toute l'après-midi, mais elles étaient déjà sèches et la terre en-dessous avait bu toute l'eau de pluie. N'entendais rien que le bruit de mes pas sur le sol. Parfois, le bruit que l'on fait en marchant semble justifier et décider notre marche, pourtant futile car le plus souvent strictement pratique. Après cinq minutes, se répandit une odeur mate de bois rappelant un fût, le côté légèrement épicé d'une sève pas encore sèche, redoublé de terre humide et de relents d'écorces somnolentes. De mes pas remuant le sol monta une odeur de feuilles mortes qui m'habita complètement pendant dix minutes. Elle disparut lorsque j'entrai dans le métro, mais ne me quitta pas complètement, me laissant reposé, calme et serein. Me laissant ailleurs.

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