lundi 30 avril 2012

Je vais m'en souvenir

Dans les rues se lèvent à chaque nuit des manifs comme des murs à partir desquels on se donne des poussées vers l'avant.
Il est beau de se souvenir, mais un passé, des mémoires, ça s'écrit.
Cette impression que c'est tout un pan qui s'écrit maintenant.

mercredi 25 avril 2012

humeur aqueuse

   long indolent de l'aulne ô fleuve l'eau faune endiguée dans le courant de l'aube. Le temps s'écoule rivière dans la fuite des flots. Le long des rameaux des saules il a plu aléas d'ambre dans le remous errant dans le lit de l'eau les humeurs les amours. La belle Ophélie partit respirer les lys noyés de Narcisse. Le monde expire des frémissements d'ondes dans les rivelandes étreintes et cherche en vain les lueurs tout le

vendredi 20 avril 2012

La censure

"La censure? La censure! La censure, c'est la gargouille qui vomit hideusement son plomb liquide sur la chaire vive de la poésie! La censure, c'est l'acéphale aux milles bras aveugles qui abat comme un sacrifice sans défense chaque érection de sensibilité délicate au moyen de ses moulinets vandales! La censure, c'est l'apothéose de la bêtise! La censure, c'est le rasoir gigantesque rasant au niveau du médiocre toute tête qui dépasse! La censure, c'est la camisole de force imposée au vital! La censure, c'est la défiguration imprégnée sur la grâce par un sourcil froncé saugrenu! La censure, c'est le saccage du rythme! La censure, c'est le crime à l'état pur! La censure, c'est l'enfoncement du cerveau dans un moulin à viande dont il surgit effilochement! La censure, c'est la castration de tout ce qu'il y a de viril! La censure, c'est la chasse obtuse à la fantaisie et à l'audace illuminatrice! La censure, c'est la ceinture de chasteté appliquée à tout con florissant! La censure, c'est l'interdiction de la joie à poivre! La censure, c'est le morose enduisant tout! La censure, c'est l'abdication du rare et du fin! La censure, c'est la maculation et le hachage en persil de l'unique toujours gaillard! La censure, c'est l'abdication de la liberté! La censure, c'est le règne ignorantiste du totalitarisme intolérant envers tout objet qui n'est pas monstruosité rétractile! La censure, c'est l'injure homicide à la loyauté des sens! La censure, c'est le pet par-dessus l'encens! La censure, c'est l'éteignement de l'esprit! Où il y a censure, serait-elle la plus bénigne du monde, il n'y a plus qu'avortement généralisé. La censure, c'est la barbarie arrogante. La censure, c'est le broiement du coeur palpitant dans un gros étau brutal! Oui, mille fois la censure, c'est la négation de la pensée!"

- Claude Gauvreau

Je n'allais pas censurer un seul mot de cette longue citation. (Et par ricochet ne me censurerai plus)

Le cataracte du nyctalope (suite)

(Reproche-t-on aux peintres de créer de nouvelles couleurs?)

Gartagavreuse amibe achoua a cru ta gavée, ta lave ectoplasme, ton oeil aquilé. Transpoigne arde mon âme t'as tuée, alvauréole le coeur sangtrifuge de sang pompé, l'épice de ta peau, tes baisers coagulés. Évide ma mie, mon infinité. Échoué mes sens auscultpés à ragravir des murs esclaves, mes yeux ornièrés, ton zénith. Aubade ma mie, difforme barde je suis. Muse mon langage déformé. Pielle tortriturée buvant gloutte au mirage de l'encre. Le larmoiement des horizons sous les nuages de cendres, ancêtres des corps vapeux. Elle trombla la terre meule sous nos genoux, cette terre scellée sous nos ongles à jamais saignants. Tes ancreuses hanches mon refuge. Dans l'étiolement de ton cou, baisers in verténèbres et lèvres méduses, ta langue sangsue. Tes cris m'ont ponctué l'âme cent fois. Tua multiformiser mon langage, ma mie racle. Elle existe la chorale des dieux, elle est la portée de tes yeux. Engouffre-moi, dépaupièrise-moi, cataracte-moi d'avalanches. Spectre libellule, spectre sauterelle, inspectre, mon feu-folie filet de nuit. Comète et galaxe ton être, ton être obscurci d'insomnuit, astralisé, mon coeur splasme et te pleure, infinie. Je vois ton sourire quand je cligne de l'oeil, je vois dans la nuit ton invisibilité. Ô larmeux visage! Ma désolation. Oublitude mon érosion, mon passage gravé au solstice de tes yeux. Phoenix aveugles consumés sous les cieux, réticence, ta brûlure dans ma rétine, la déroute des sens. J'invente des mots à défaut de t'inventer. Navance plus malamour amatraque abattue couché dans les lys ventropale fracâme et baies et. Pure. Sang. Foi.

mardi 17 avril 2012

"Words, words, words."

Des mots sans cesse sans qu'aucun vaille l'encre qui les trace. Pris dans les pages d'un livre léviathan, pris entre une sourde oreille et un inlassable cri de révolte, pris entre la dépression et l'acceptation, pris dans un printemps indifférent, un printemps rouge automne. Les mots fusent, insécures, se fusionnent, créent des sens invisibles qui orientent une déroute, une aubébauche ; des mots qui disent tout et qui ne disent rien.

lundi 9 avril 2012

tant de jours

la pluie tombe les gouttes ploc ploc sans but alors que l'onde mobile de l'encre dessine les cécités l'ellipse levée à hauteur d'ombre et globulorme noir engouffrant des songes

toujours les mêmes mots et les mêmes images répétition des jours qui passent comme si belliqueux le temps et le rêve s'obstinaient en soi le front borné s'heurte aux oeillères du monde et les illusions prennent fin où le regard ouvre les yeux

mercredi 4 avril 2012

Point de fuite

aveuglé par le kaléidoscope des infinis de l'aube
là tes mains comme du sable fin sur ma peau
soufflé par les flots les parfums d'atomes
multicolores rimes d'images morts mots
éclats de vers affûtant le silex du sang
microcules parties vaine monologie
rythmée au pluriel des âges
circonvolutions spleen
d'où n'échappe
d'où il n'y a
point de
fuite